La tendance est toujours au retour. Mais un retour timide. Selon une estimation, 37000 personnes avaient quitté mi-mai leur lieu de déplacement.
Situation toujours préoccupante en Ituri, six mois après le début de la crise qui a éclaté en décembre dernier dans cette province de la RDC. L’heure n’est plus aux massacres, mais le quotidien des populations reste précaire. La situation se normalise dans certaines parties du territoire de Djugu, épicentre de la crise, mais des cas isolés de meurtres et d’enlèvements sont encore signalés chaque semaine. Ce qui alimente la méfiance et freine le retour des populations déplacées. Ils sont près de 37000, Un chiffre à prendre avec précaution, tant la situation est volatile. Sur les grands axes on circule à nouveau. Les marchés ont repris, mais un rapport consulté déplore la présence, dans certaines zones, d’hommes armés et toujours non identifiés, qui « continuent de circuler et de commettre des exactions » isolées : enlèvements, meurtres, et restrictions d’accès aux champs.
Entre 1200 et 5000 nouveaux déplacés ont été enregistrés à Bunia au mois de mai. Certains fuient par peur les villages qu’ils avaient regagnés lorsque par exemple l’armée qui les sécurisait décide de se déplacer ; d’autres fuient de nouvelles violences comme le 23 mai par exemple à Mbaba où, de source onusienne, 11 maisons ont été brûlées, 1 homme tué, et 4 personnes blessées dont 1 enfant. Quant à ceux qui quittent leurs camps de déplacés ou les familles d’accueil, qui manquent de moyens, ils ne rentrent pas nécessairement chez eux. Certains s’entassent dans des camps informels, découverts au fur et à mesure. L’organisation MSF en a ainsi recensé 7 au niveau de Inga-Barrière à la sortie de Bunia, dont deux découverts encore la semaine dernière. Ils abritent des centaines de familles à qui l’ONG apporte les premiers soins.