Le bilan de l’attaque du village de Matopolo en territoire de Mweka (Kasaï) la nuit de dimanche par des hommes armés s’est alourdie. Il est passé de sept à huit morts et 19 blessés graves.
Ce sont les responsables de l’hôpital général de Kakenge qui ont communiqué le nouveau bilan après le décès de l’un des blessés. Les sources de l’armée signalent que les miliciens qui ont tué au village Matopolo venaient de la forêt dite Angola. Après avoir tué à Matopolo, les miliciens dans leur retrait ont incendié les maisons au village Selenge. “Des hommes armés ont fait irruption cette nuit à Matopolo et ont ouvert le feu sur les habitants qui dormaient. Jusque-là, on a enregistré 7 morts et 11 blessés. Nous avons dépêché l’ambulance de l’hôpital général de Kakenge qui a ramené les blessés à Nkinda où ils sont pris en charge en ce moment”, explique l’administrateur du territoire de Mweka. Toute la population de Matopolo estimée à 700 personnes est en brousse et craint le retour des miliciens. Parlant d’un bilan provisoire, les miliciens ont tué en pleine nuit, le bilan pourrait être plus élevé.
“Je me trouvais à Nkinda où j’avais dit la messe le dimanche dans la journée. Vers 3 heures du matin du lundi 21 mai 2018, j’ai été réveillé en catastrophe par les chrétiens qui m’ont dit que des hommes armés tuaient les habitants de Matopolo à côté de Nkinda et qu’ils avançaient. J’ai quitté nuitamment sur une moto jusqu’à Kakenge. Dieu merci, je suis arrivé. Armés des machettes et des fusils de chasse calibre 12, ils (Ndlr: assaillants) étaient nombreux. Ils avaient aussi des lampes torches qui leur permettaient de voir les personnes à tuer”, a décrit l’abbé Wilfrid Imboyo, curé de la paroisse Christ Roi de Kakenge. Une source sécuritaire indique que l’administrateur du territoire de Mweka et les membres du conseil de sécurité sont en route pour Matopolo pour inhumer les corps des personnes tuées.
L’administrateur de Mweka Jacob Pembelongo annonce l’envoie des troupes dans les prochaines heures au village Matopolo. La situation sécuritaire est précaire dans plusieurs villages entre les territoires de Mweka et Demba depuis novembre 2017. Des miliciens présentés comme proches du chef de groupement Kalamba Dilondo y sèment la terreur en causant plusieurs morts. Arrêté par l’armée au mois de mars dernier, le chef Kalamba Dilondo a été libéré et raccompagné dans son village début mai par le gouverneur du Kasaï Marc Manyanga à bord d’un hélicoptère de la Monusco.