Au Rwanda, Human Rights Watch vient de dénoncer le recours régulier à la détention illégale et à la torture dans des centres de détentions non officiels par l’armée de ce pays.
L’organisation de défense des droits de l’homme, qui s’appuie sur des témoignages recueillis auprès d’ex-détenus et de membres de familles de personnes torturées, a documenté dans son dernier rapport plus d’une centaine d’arrestations illégales entre 2010 et 2016, et cela en toute impunité. Et parmi ces cas, une dizaine serait celle de rebelles hutus des FDLR en provenance de la République démocratique du Congo voisine.
Depuis des années, des milliers de combattants hutus des rebelles des FDLR ont accepté volontairement d’être rapatriés au Rwanda, un retour au pays qui se fait dans le cadre d’un programme Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDR/RR) des groupes rebelles étrangers encore actifs en RDC.
Tous ces combattants sont remis par la Monusco aux autorités rwandaises, à charge pour elles de les placer dans des centres qui doivent les préparer à un retour à la vie civile.
Mais Human Rights Watch assure que dans une dizaine de cas documentés, les choses ne se sont pas passées ainsi. « Ces quelques cas que nous avons documentés, au lieu d’être transférés au centre pour préparer leur retour à la vie civile, ils étaient mis dans des centres de détention illégale, et par la suite torturés ou très maltraités », explique Ida Sawyer, la responsable Afrique de l’organisation internationale des droits de l’homme.
Elle assure qu’ils en ont appelé à la Monusco, pour qu’elle fasse un effort de suivi de tous ceux qui sont envoyés au Rwanda. Sollicitée par RFI, la mission de l’ONU en République démocratique du Congo a promis de réagir très rapidement.