Le ministre de la Défense nationale et anciens combattants, Gilbert Kabanda, a annoncé aux membres du gouvernement réunis vendredi dernier, en Conseil des ministres, par visioconférence, la relance immédiate des procédures judiciaires contre des membres présumés du groupe mafieux au sein des forces de défense et sécurité de la RDC dont les dossiers sont pendants devant les Cours et tribunaux militaires.
Le ministre de la Communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui l’a indiqué dans le compte-rendu, de cette réunion présidée par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, a fait savoir que les soldats de rang notamment ont apprécié la dénonciation de l’existence de cette mafia au sein de l’armée congolaise.
En effet, lors d’une conférence de presse tenue le 19 juin à Bunia (Ituri), le Président Félix Tshisekedi avait déclaré, devant les forces vives de cette province, qu’il existe une « mafia » au sein de l’armée congolaise, précisant que cette anti valeur est devenue « un modus vivendi » au sein de l’armée.
Félix Tshisekedi avait affirmé qu’on lui faisait des faux rapports sur la situation des militaires au front.
« Chiffres gonflés, effectifs fictifs, dysfonctionnement au sein de l’armée », avait-il dit, ajoutant : « Il fallait un représentant du Président de la République qui soit militaire pour percer ces secrets, ces confidences, ces magouilles, disons-le comme ça, ces magouilles. . Quelqu’un a même donné des chiffres et j’ai apprécié. C’est vrai : il n’y a pas 21 000 hommes ici. C’est vrai, il n’y en a pas. Il y a des gens qui trouvent plaisir à jouer avec la vie des autres pour leurs propres intérêts », avait-il regretté.
Il est à noter que nonobstant des opérations dites de grande envergure annoncées par Félix Tshisekedi pour mettre fin à l’activisme des groupes armés dans l’Est de la RDC, la violence se poursuit dans cette partie du pays.
Le Gouvernement réitère l’appel à la population de collaborer davantage avec l’armée
Au cours de cette même réunion du Conseil des ministres présidé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, le Gouvernement a réitéré l’appel du Commandant Suprême des Forces armées de la RDC (FARDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la population de collaborer davantage avec l’armée et la police en dénonçant toute manœuvre ennemie, et contribuer ainsi à la sécurisation plus accrue de la cité.
Face à la complexité de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu par l’adoption d’un nouveau mode opératoire par les terroristes, à savoir, l’usage d’engins explosifs artisanaux, l’infiltration à travers les espaces lacunaires où ils se font aider par des complices ou des supplétifs pour poser des bombes et décapiter des civils, les FARDC ont pris et mettent en œuvre les nouvelles dispositions.
Il s’agit, a précisé le porte-parole du gouvernement, l’analyse des débris d’engins explosifs improvisés de Beni afin d’en déterminer la composition chimique, le renforcement des mesures restrictives relatives à l’état de siège , la poursuite des opérations militaires en profondeur dans les zones rouges et la réorganisation des Unités déployées qui ont perdu le gros de leurs effectifs.