Plusieurs organisations de défense des droits humains exigent des poursuites contre la sénatrice Francine Muyumba et le Général Mushimba de la deuxième zone de défense des FARDC basée à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga.
Dans un «appel à agir» signé par plus de cent organisations (110 au total) dont ASADHO, ACAJ, NDSCI, CEIPDHO ces défenseurs des droits de l’Homme et les Organisations de promotion et de protection des droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo et leurs partenaires se disent indignés par les actes « de tortures, séquestrations, incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir et arrestation arbitraire dont ont fait l’objet deux militaires par la Sénatrice Francine Muyumba en complicité avec le Général Mushimba » du 11 au 16 avril 2019 dans sa résidence de Lubumbashi, située au Quartier Golf , dans la Commune de Lubumbashi au Haut-Katanga.
Pour eux, ces deux personnalités doivent être poursuivies pour «tortures, incitation des militaires à commettre des actes contraires à leurs devoirs, séquestration des militaires, arrestation arbitraire et détention illégale ».
Au président de la République, ces organisations recommandent de veiller à ce que les actes de torture et autres crimes décrits ci-haut et qui ternissent l’image des institutions congolaises, fassent l’objet d’enquêtes indépendantes et que toute personnalité civile ou militaire impliquée réponde de ses faits devant les juridictions compétentes et indépendantes garantissant un droit de recours interne disponible, efficace et dans un délai raisonnable .
« Au Bureau du Sénat d’interpeller Madame la Sénatrice et lever ses immunités parlementaires pour permettre à la justice de mener ses enquêtes en toute indépendance en vue d’honorer l’image de marque de la Chambre haute de Parlement ; A l’Auditorat Général, de se saisir d’office de cette affaire et mener les enquêtes indépendantes afin de poursuivre le Général MUSHIMBA, Madame la sénatrice MUYUMBA pour les faits de torture sanctionnés par l’article 48 bis du Code pénal Livre II ainsi que tous les présumés auteurs des infractions impliquant les militaires dans ladite résidence. Au responsable de la Région militaire de Lubumbashi , d’interpeller le Général MUSHIMBA et d’ouvrir une action disciplinaire contre lui et tous les militaires qui ont commis des fautes disciplinaires tant pour avoir affecté 6 militaires à la garde de Madame la Sénatrice que pour avoir séquestré et torturé les militaires jusqu’ à monter des scenarii pour couvrir le crime contre les militaires » recommandent les organisations.
Pour rappel, l’organisation « Justicia » avait alerté l’opinion sur des actes de torture sur deux militaires FARDC commis à la garde de la Sénatrice Francine Muyumba. Selon l’organisation, Muyumba les accusaient d’avoir volé ses biens de valeurs. Selon ces organisations signataires de « l’appel à Agir », ces militaires avaient été torturés et ont passé plusieurs jours de séquestration dans sa résidence et « des graves souffrances infligées aux dits militaires notamment en leur aspergeant de l’essence sur tout leur corps pour être repassé au moyen d’un fer électrique dans l’intention d’obtenir leurs aveux ».
Ces organisations demandent donc des sanctions exemplaires à l’égard de ces personnalités accusées également de qui tenter d’étouffer la vérité en présentant des scénarii des victimes de la torture «qui louent la bonté de leur bourreau et qui intimident tous ceux qui dénoncent ces actes criminels », disent-elles faisant allusion à une vidéo de ces militaires qui remerciaient Francine Muyumba.
Ces allégations de torture avaient été rejeté par la concernée et son entourage. Son avocat avait par ailleurs menacé de porter plainte contre l’organisation.