La course à la primature s’annonce très serrée. Si, sur papier, le Premier ministre est censé venir du FCC en raison de sa majorité confortable à la prochaine Assemblée nationale, tout dépendra aussi de la préférence du président élu, Félix Tshisekedi Tshilombo.
D’ores et déjà, dans les rangs du FCC, des noms émargent. Président du tout puissant patronat congolais, FEC, Albert Yuma Mulimbi, est cité parmi les probables primaturables. Toutefois, les paris restent ouverts.
Le Potentiel
Il est président de la Fédération des entreprises du Congo, le tout puissant syndicat des patrons de la RDC. En même temps, il siège au Conseil de la Banque centrale du Congo en qualité de président de son Conseil d’audit, sans compter ses fonctions de président du Conseil d’administration de la Gécamines, fleuron de l’Etat congolais dans l’industrie minière. A lui seul, Albert Yuma incarne une expertise avérée.
Formé en Belgique qu’il atteint tout jeune – neuf ans, disait-il récemment à un groupe de journalistes – Albert Yuma est un pur produit de l’Occident. Il connait bien ses méthodes et sait par conséquent les contourner. Il en a fait usage lors de la révision en 2018 du Code minier, s’attirant la foudre des majors du secteur minier de la RDC. C’est avec lui que l’Etat congolais a bouclé haut la main la procédure de révision de cette loi minière, jusqu’à sa promulgation par le chef de l’Etat sortant, Joseph Kabila. Il s’est certes attiré la foudre des miniers, mais il aime souvent répéter qu’au bout du compte, « c’est la RDC qui a gagné ».
Porté depuis lors à la tête du Conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma est parvenu à contraindre les partenaires de la Gécamines à s’allier aux nouvelles options définies par l’Etat congolais. Avec lui, la Gécamines s’est engagée dans un vaste chantier de révisitation des partenaires conclus ça et là par la Gécamines. Il en récolte déjà les résultats.
Albert Yuma en route pour la Primature ?
Alors que s’ouvre une nouvelle page dans l’histoire politique de la RDC, Albert Yuma pourrait éventuellement jouer un rôle majeur à côté du président élu, Félix Tshisekedi. Avec le président sortant Joseph Kabila, Albert Yuma n’a jamais caché ses bons rapports. « Mes fonctions me rendent crédible aux yeux du chef de l’Etat », rappelait-il déjà en novembre 2018 dans un entretien avec La Tribune, un journal spécialisé français. Certains le voient déjà comme le prochain Premier ministre de Félix Tshisekedi.
Dans les milieux du FCC – pour autant que le Premier ministre puisse éventuellement venir du FCC en raison de sa majorité à la prochaine Assemblée nationale – l’éventualité d’une nomination d’Albert Yuma au poste de Premier ministre est prise très sérieux.
« C’est un sérieux prétendant à la course. Il a fait ses preuves à la Gécamines en faisant plier les miniers. Avec lui, c’est la RDC qui se fera davantage respecter. Il a tous les atouts pour être un bon Premier ministre », a dit sous couvert de l’anonymat un membre influent du FCC. Albert Yuma à la Primature dans les prochains jours, ce n’est donc pas un rêve. C’est une option à prendre en compte. Tout dépendra cependant du bon vouloir de l’autorité morale du FCC, après concertation avec le président élu, Félix Tshisekedi.
Si Albert Yuma part avec les faveurs des pronostics, d’autres candidats sont en embuscade. On cite notamment Modeste Bahati Lukwebo, autorité morale de l’AFDC-A. Avec la grande moisson récoltée aux législatives nationales et provinciales, Bahati jouit d’un poids politique conséquent qui pourrait bien faire pencher la balance en sa faveur.
Des candidats en embuscade
La nomination du prochain Premier ministre fera l’objet de grandes tractations. Dans tous les cas, des noms sortent déjà du lot, avec en pole position celui du patron des patrons de la RDC, l’inoxydable Albert Yuma Mulimbi.
Un mois avant les élections du 30 décembre, il s’était livré au journal français La Tribune, affichant toute son ambition pour un Congo fort et respecté, militant pour une administration publique capable de tirer vers le haut le secteur privé et l’amélioration d’un climat des affaires encore peu encourageant en RDC.