Le groupe d’études sur le Congo qui dépend de l’université de New York et le centre de sondage publient, ce mardi 31 juillet, les premiers résultats d’une enquête sur la situation politique en RDC.
Si la présidentielle se tenait aujourd’hui, ce seraient les candidats de l’opposition qui auraient le plus de chance d’être élu, avec, comme trio de tête, Moïse Katumbi pour Ensemble, Félix Tshisekedi pour l’UDPS et Jean-Pierre Bemba pour le MLC. Entre 17 et 19% d’intention de vote, ils sont vraiment dans un mouchoir de poche. Une candidature unique de l’opposition autour de Moïse Katumbi pourrait réunir aujourd’hui encore un tiers d’opinions favorables. C’est évidemment Jean-Pierre Bemba qui connaît la plus forte progression, avec +16% depuis le dernier sondage en novembre 2017. Mais depuis, évidemment, il a été acquitté pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité et remis en liberté provisoire. D’ailleurs sur l’échantillon de 1 154 personnes interrogées dans les 26 provinces du pays, 83% estiment que cet acquittement est une bonne chose, contre 66 % qui pensaient que sa condamnation était injuste lors du sondage d’octobre 2016. Et cette décision n’a pas entaché le soutien des Congolais envers la CPI, avec toujours 68% d’opinion favorable.
9% pour Joseph Kabila
Joseph Kabila consulte en ce moment à Kingakati pour trouver un candidat à la majorité. Ce sondage donne une indication pour savoir qui aurait la meilleure chance dans le camp présidentiel. Beaucoup de noms ont été cités : une quarantaine toutes tendances confondues. Et pour la majorité, Joseph Kabila reste celui qui réunit le plus d’intentions de vote, 9% contre 6% lors du dernier sondage. On sait que certains leaders de son parti, le PPRD, avaient fait campagne pour un nouveau mandat du chef de l’Etat, ce qui pourrait expliquer cette progression.
En toile de fond, et c’est sans doute l’enseignement le plus inquiétant de ce sondage, il apparaît que les Congolais ont de moins en moins confiance dans le processus électoral. Plus de 60% des personnes interrogées n’ont toujours pas confiance en la CENI. Même chose pour les cours et tribunaux chargés de trancher le contentieux électoral. Près de la moitié des personnes interrogées disent aussi que si Joseph Kabila est élu, ils refuseront les résultats des élections. Enfin, la moitié également se dit prêts à manifester en cas de fraude ou de report des scrutins.