Les responsables du Conseil œcuménique des Églises (COE) demandent aux confessions religieuses basées en République démocratique du Congo de parler d’une seule voix en cette période électorale
Quel est le bilan faites-vous de votre mission en République Démocratique du Congo ?
Ma mission en RDC a consisté à montrer le signe de solidarité de la part de l’église mondiale, via l’église catholique et de l’église protestante, au peuple congolais dans cette période cruciale pour la justice et la paix pendant laquelle vous vous préparez aux élections. Nous avons un message à porter auprès des autorités congolaises : cette période est le moment unique, l’unique opportunité pour améliorer la situation de plusieurs personnes dans ce pays. Il y a assez de souffrance, assez de violence. C’est le moment du changement. Nous avons rencontré les autorités religieuses, notamment celles des catholiques et des protestants, les responsables de la CENI ainsi que les bureaux du Parlement. Nous avons essayé de comprendre en quoi ces élections sont si importantes et quelles peuvent en être les obstacles.
Selon vous, la non candidature de Joseph Kabila est-elle nécessairement une garantie pour des élections sereines ?
Nous n’avons pas eu à traiter de ce genre de questions. Pour nous, il faudrait que le processus électoral soit préparé dans un climat de confiance de sorte que les résultats qui ont sortiront soient également accepté de tous. C’est très important. Maintenant, il faut s’assurer qu’il y a consensus, confiance en l’usage de la machine à voter et sur la manière dont le processus électoral est conduit. Nous devons être optimistes que quelque chose pourra changer non seulement dans ce pays mais aussi dans d’autres pays.
Que pensez-vous de la signature de la charte du FCC par certains religieux ?
L’Eglise est soucieuse du bien-être de la population. Elle souffre avec ceux qui souffrent de la violence ou de l’injustice. Ceci, d’un point de vue moral. Mais cela a toujours eu une dimension politique parce qu’il y a un système politique en arrière-fond de toutes ces questions. Ceci ne voudrait pas dire que l’Eglise devient un parti politique, mais l’Eglise ne peut pas être silencieuse.
Quel devrait être le rôle et la place de l’Eglise dans la crise en République Démocratique du Congo ?
Je pense que l’Eglise, les Protestants, les Catholiques et les autres, doivent se mettre ensemble pour faire la différence. Ils doivent montrer qu’ils ont un seul intérêt, un seul bien pour lequel ils se battent. Ils doivent être impartiaux. Ils doivent parler à toutes les parties concernées durant la campagne. Ils doivent les encourager à être des agents de la paix. Nous pensons que quand il s’agit du besoin d’élections pacifiques, la paix pour le futur, avec la justice pour ce pays, les églises doivent avoir un même message et le transmettre ensemble. Je pense que les églises au niveau international et les églises locales ont le défi de prouver qu’elles visent le bien-être des populations en les soulageant des difficultés d’aujourd’hui et en prévenant celles de demain. C’est important qu’elles aient la crédibilité non seulement pour guérir les blessures d’aujourd’hui mais également pour faire quelque chose pouvant guérir la nation demain.