Ce mardi, une messe du souvenir était organisée à Lemba en hommage aux victimes de la répression qui s’est alors abattue sur le pays.
Entre le 15 et le 31 décembre 2016, en lien avec les manifestations, le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté qu’au moins 40 personnes – 17 à Kinshasa – ont été tuées par des agents de l’Etat, dont cinq femmes et deux enfants. Un an après, les proches de ces victimes demandent à l’Etat de reconnaître sa responsabilité en leur venant en aide.
A l’église Saint-Benoît, dans le quartier Lemba, c’est l’abbé Médard Bopé qui dirige la prière. Un hommage « à ceux qui ont versé leurs sangs pour la démocratie », dit-il. « Ils ont voulu dénoncer le mal, alors c’est ainsi qu’ils ont accepté de mourir, parce qu’ils n’avaient pas d’armes, mais on les a tirés à bout portant. Alors je demande aux vivants de suivre leur exemple avec le courage. En dénonçant la vérité, on peut libérer ce pays. »
Les familles des victimes insatisfaites
Dans l’assistance, Pavie Kinata de l’ONG FODIDH s’est battu des mois pour que les familles de victimes reçoivent le minimum pour enterrer leurs proches, mais pour lui, ce n’est pas assez. « Ce que nous demandons pour les familles, c’est que l’Etat congolais puisse reconnaitre qu’il y a eu des martyres, il y a eu violence des droits de l’homme, que le gouvernement provincial puisse donner à la famille un espace pour que nous puissions chaque année commémorer les victimes. Et nous demandons encore la prise en charge des enfants, parce qu’il y a des enfants qui sont devenus des orphelins. »
Christian Mbaye, 25 ans, a perdu son père le 19 décembre 2016, tué par balle devant sa petite boutique. Depuis, Christian se retrouve seul avec ses trois sœurs. « Nous avions notre papa qui nous aidait, mais notre papa n’est plus là, donc nous demandons seulement l’aide du gouvernement », dit-il à RFI. Comme beaucoup, Christian a décidé de ne pas aller manifester ce mardi, de peur de subir le même sort que son père.