Le président du Rassemblement, Félix Tshisekedi, met cet échec sur le compte de la pluie qui s’est abattue dans la capitale congolaise et le manque de coordination.
L’appel à des manifestations mardi, interdites par le pouvoir, contre le président Joseph Kabila, a rencontré très peu d’écho, de l’aveu même du patron de l’opposition en République démocratique du Congo.
« On peut perdre la bataille mais la guerre continue », a reconnu le président du Rassemblement de l’opposition, Félix Tshisekedi, dans un entretien vidéo publié sur le compte Facebook d’un de ses assistants, Michee Mulumba Mimul.
« Nous n’avons pas marché malheureusement », a avoué Tshisekedi, qui a mis cet échec sur le compte de la « pluie » et d’un « manque de coordination ».
L’opposition tentait de mobiliser une nouvelle fois contre le calendrier qui renvoie au 23 décembre 2018 les élections pour organiser le départ du président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin il y a un an, le 20 décembre 2016.
Le Rassemblement demande une « transition sans Kabila » dès le 1er janvier 2018.
Le gouverneur de la capitale Kinshasa avait prévenu qu’il « ne saurait prendre acte » d’une « marche pacifique » de l’opposition, parce que « la commission électorale a déjà fixé l’opinion (nationale et internationale) sur la date de la tenue des élections ».
L’appel de l’opposition s’est traduit par un ralentissement de l’activité et à Kinshasa où la circulation était plus fluide que d’habitude. Sans être massive, la présence policière était visible, à l’image d’un camion de police à l’entrée de la rue menant vers la résidence de Félix Tshisekedi dans la commune de Limete.
A Lubumbashi, deuxième ville du pays (sud-est), trois jeunes ont été arrêtés après avoir tenté d’incendier un tribunal dont les vitres ont été cassés, a indiqué un porte-parole de la police. A Bukavu (est), une dizaine de personnes qui tentaient de se regrouper ont fui pour ne pas être arrêtées par des policiers du groupe mobile d’intervention.
A Goma (est), la ville est quadrillée depuis lundi par les forces de l’ordre en raison d’une conférence des 26 gouverneurs provinciaux, en présence du président Kabila.
La précédente journée de mobilisation le 30 novembre s’était soldée par un mort, des dizaines de blessés et d’arrestations. Des dizaines de manifestants avaient été tuées en septembre 2016 et décembre 2016 à Kinshasa lors de marches demandant au président Kabila de quitter le pouvoir à la date prévue du 19 décembre 2016.
Un accord majorité-opposition avait alors été trouvé sous l’égide de l’église catholique le 31 décembre 2016 prévoyant des élections au plus tard en décembre 2017. La communauté internationale a pris acte du nouveau calendrier renvoyant les élections au 23 décembre 2018, sous plusieurs conditions, dont le respect du droit de réunion.