Elle a fermé brutalement ses portes le 1er février dernier sur décision des autorités congolaises, dans le cadre d’une énième crise diplomatique entre Kinshasa et Bruxelles.
Toujours pas de réouverture en vue en RDC pour la Maison Schengen, sorte de consulat européen géré par la Belgique et qui délivrait l’essentiel des visas pour l’Union européenne. Sur RFI le dimanche 17 juin 2018, le ministre congolais des Affaires étrangères Léonard She Okitundu a estimé que c’était à la Belgique de faire le premier pas avant d’envisager une réouverture. En attendant, des milliers de Congolais se trouvent ainsi privés de la possibilité de voyager en Europe. Faute de moyens pratiques et aussi à cause d’un certain esprit de solidarité, les pays de l’Union Européenne ont décidé de ne pas se substituer à la Maison Schengen. Seuls les visas étudiants longs séjours, les visas diplomatiques et les visas pour urgence humanitaire continuent à être délivrés par les différents consulats comme c’était déjà le cas auparavant. De son coté, Kinshasa a d’abord tenté de convaincre plusieurs pays européens de gérer la Maison Schengen à la place des Belges. Mais l’Union européenne s’y est opposée, de peur que le cas congolais ne crée un dangereux précédent.
La RDC a mis un nouvel élément dans la balance et tente en échange de la réouverture de la Maison Schengen d’obtenir la levée des sanctions européennes de gel des avoirs et interdiction de visa pour l’Europe qui visent 16 officiels Congolais. Kinshasa accuse les Belges d’en être les initiateurs. Afin que le message soit bien clair, c’est d’ailleurs l’un de ces officiels sous sanction, le patron des renseignements Kalev Mutondo, que Kinshasa a tenté d’envoyer à Bruxelles pour un premier round de négociations prévu en avril 2018. Faute de visa, il n’a pas eu lieu. « Les élections sont bonne voie, le contexte a changé », plaide un diplomate congolais. « Les sanctions sont liées à un contexte politique et il n’y a pas eu d’évolution notable », répond-on de l’autre côté.
Pour récapituler nous sommes dans une impasse. Kinshasa veut croire en une évolution positive et met en avant ce coup de fil, il y a quelques semaines, entre son ministre des Affaires étrangères et la représentante de l’Union Européenne Fédérica Mogherini. « Il s’agit seulement de contacts très informels, pas d’une négociation », tempère-t-on côté européen. Quant à une éventuelle rencontre à Bruxelles entre les deux diplomates, elle est envisagée. Mais aucune date n’a été fixée.