Après la décision du Président de la République de ne pas briguer un troisième mandat, certains acteurs politiques et membres de la société civile estiment qu’il reste encore plusieurs préalables pour la tenue de bonnes élections.
La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) évoque trois préalables essentiels notamment le manque de consensus sur l’usage ou non de la machine à voter et la décrispation du climat politique : « Nous estimons que le pari de l’organisation de bonnes élections n’est pas encore gagné. Il y a des soucis que nous considérons majeurs qui doivent être pris en compte pour arriver aux élections pour sortir le pays de l’impasse. Il y a le consensus qui doit impérativement être dégagé sur l’utilisation de la machine à voter. La Ceni avait promis d’afficher les listes des personnes enrôlées et sans empreintes. Nous pensons que c’est le moment de le faire pour gagner la confiance des uns et des autres… », déclare l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO. La CENCO recommande à la CENI et aux autorités politiques de prendre en compte ces recommandations afin d’obtenir l’organisation de bonnes élections.
De son côté, Christian Ndombo Moleka, coordonnateur national de la Dynamique des politiques du Congo (Dypol), invite l’ensemble de la classe politique à œuvrer pour la tenue des élections transparentes et apaisées. Il plaide également pour que les élections aboutissent à une stabilité politique, économique et sociale. « Nous réitérons notre appel à toutes les parties à veiller à ce que le processus électoral et le transfert du pouvoir soient menés de manière transparente, pacifique et inclusive, conformément à la Constitution et à l’Accord de la Saint-Sylvestre. L’engagement de tous les acteurs congolais en faveur d’élections crédibles, pacifiques et inclusives avant la fin de l’année renforcera la stabilité et la prospérité de la RDC et de toute la région», a-t-il expliqué. Selon Moleka, il est important de mettre l’accent sur la capacité du processus électoral à être inclusif, crédible et transparent. Il souligne l’importance de trouver de consensus sur l’utilisation de la machine à voter. Pour lui, le fait d’écarter certains acteurs dont Katumbi de la course électorale pourrait replonger le pays dans la crise.
Au-delà du consensus, le député national Patrick Muyaya insiste aussi sur le caractère inclusif des élections. « C’est depuis deux ans que les gens sont restés dans l’attente et ils voulaient être fixés sur cette question. Le fait que le président y a donné une réponse est une bonne chose et je pense que les uns et les autres sont rassurés. Il doit y avoir une certaine accalmie. La question qui se pose est de savoir dans quelles conditions nous aurons ces élections. Et nous devons commencer à construire un consensus pour que les élections soient inclusives et transparentes », a dit le député membre du Parti Lumumbiste Unifié (PALU). L’Engagement citoyen pour le développement (ECIDE), parti politique de Martin Fayulu, estime que seules les élections transparentes et crédibles peuvent permettre une bonne alternance. Les “intimidations, menaces et fraudes” n’apporteront rien en termes de changement de système, les demandes de l’opposition notamment le rejet de la machine à voter doivent être prises en compte, soutient l’Ecide.