Les militants de la Lucha ont appelé mardi 21 août à des manifestations le 3 septembre contre l’utilisation des machines à voter pour le scrutin présidentiel du 23 décembre en République Démocratique du Congo.
« Machines à voter, machines à tricher. » C’est en tout cas ce qu’estiment les militants du mouvement congolais Lutte pour le changement (Lucha), qui ont appelé à des marches pour exiger l’abandon de ces outils sud-coréens censés sécuriser l’élection présidentielle prévue pour le 23 décembre 2018. Pour l’annonce de ses marches prévues sur toute l’étendue du territoire congolais, les militants ont organisé des conférences de presse dans plusieurs villes du pays comme Kinshasa, Goma, Bukavu…. Si celles-ci se sont déroulées sans incident, les manifestations de Lucha ont jusque-là systématiquement été interdites et dispersées. Le mouvement associé le 14 août à Filimbi, les Congolais debout, l’Aeta et l’Acaj pour créer une plateforme citoyenne pour le suivi du processus électoral, réclame la mise en œuvre des recommandations du rapport d’audit de l’Organisation internationale de la francophonie, laquelle avait identifié en mai dernier plusieurs millions d’électeurs sans empreintes digitales sur le fichier électoral, qui recense quelque 40 millions d’électeurs au total.
La Constitution interdisait à Joseph Kabila de se représenter après deux mandats. Le 8 août, après plusieurs mois de tensions politiques, ce dernier a désigné son ancien ministre de l’Intérieur et secrétaire permanent du parti présidentiel (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, comme candidat de la majorité à la présidentielle. « Notre peuple ne peut pas et ne doit pas accepter un simulacre d’élection où Joseph Kabila, tout en n’étant pas lui-même candidat, resterait néanmoins maître absolu du processus électoral » et de ses résultats, estime la Lucha. La Lucha a en outre appelé la conférence des évêques catholiques à « prendre ses responsabilités » pour le respect total d’un accord opposition-majorité signé sous médiation fin 2016. Trois marches organisées par un collectif catholique contre le pouvoir depuis fin décembre ont été violemment réprimées, faisant 15 morts.