La décision du Premier ministre Bruno Tshibala interdisant la vente, la commercialisation et l’utilisation des emballages en matières plastiques entre en vigueur le 30 juin prochain.
Cette interdiction risque d’affecter une grande partie des ménages du pays. Pour cause, plus de la moitié de la population habitant les grandes villes du pays utilisent au quotidien de manière directe ou indirecte ces emballages plastiques et d’autres matières en plastique. Sur terrain, la population semble inquiète par l’absence d’une alternative, vu le niveau que représentent les transactions liées à cette activité. A Kinshasa par exemple, la vente de l’eau en sachet appelée communément «Eau Pure» nourrissent bon nombre de familles et s’impose comme l’économie de base de plusieurs ménages. La vente de l’eau et des boissons non-alcoolisées dans des bouteilles en plastique prend aussi une grande partie dans le commerce du Congolais moyen.
«Nous ne savons pas sur quoi nous allons nous rabattre comme activité commerciale. Moi par exemple, je suis veuve, mère de 4 enfants. Mes enfants et moi vivons à travers la vente de l’eau et jusqu’à présent nous essayons tant bien que mal de subvenir à nos besoins », nous confie Thérèse Manvuidi, veuve. Pour elle, le gouvernement doit trouver une solution pour leur permettre de continuer à exercer leur métier sans problème. « Ce petit commerce me permet de payer le loyer, le frais scolaire des enfants, le loyer mais les soins médicaux. Nous ne sommes pas contre la décision des autorités mais nous demandons que le gouvernement trouve une solution alternative pour nous permettre de poursuivre nos activités », ajoute-t-elle. Dans la commune de Lemba, Mattieu Kasongo propriétaire d’une boutique de son coté, souhaite que les autorités de prennent cette décision en tenant compte des conséquences directes qu’elle pourrait entraîner. « Le premier ministre pourrait plutôt nous dire ce que nous devons faire pour entretenir notre environnement afin d’éviter que les déchets traînent partout, au lieu de nous marginaliser avec la fermeture des usines des emballages en plastique. Qu’il nous dise alors quels sont les emballages que nous allons utiliser dans la vente des maniocs en poudre(Fufu), de l’huile, des beignets et autres. C’est mieux de prendre une décision, c’est encore mieux de proposer des solutions alternatives ».
Le commerce effectué sur base des emballages en plastique dépasse un millions de dollars USD par jour, rien que dans la ville de Kinshasa. Pour l’économiste, Nzau Wa Nzau Joseph, chef des travaux à l’université Bel Campus de Kinshasa, il est difficile de quantifier pour le moment le niveau des transactions effectuées avec les emballages en plastique. Selon lui, cette décision du Premier ministre est importante dans la mesure où les déchets en plastiques contribuent énormément à la destruction de l’environnement en RDC.