Selon le calendrier électoral, cet audit devait débuter le 6 mai et durer trois semaines. Mais l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui doit effectuer cet audit, attend toujours la mise en place d’un comité de pilotage pour lancer ses travaux.
Société civile et opposition avaient déjà critiqué le fichier électoral. Ils considèrent qu’il s’agit de l’une des pierres angulaires d’une fraude annoncée. La Céni s’était pourtant livré à une opération de dé doublonnage qui avait retiré 6 millions d’électeurs du fichier, notamment des enfants, pour ramener la population électorale à 40 millions. Quant à l’audit en lui-même du fichier électoral, l’OIF pressentie depuis 2015 n’avait été officiellement sollicitée par la Commission électorale que fin mars. Mais dans une lettre adressée à la Céni la semaine dernière, l’Organisation internationale de la francophonie disait toujours attendre d’elle la mise en place d’un comité de pilotage auquel seraient associés tous les acteurs politiques, mais aussi les partenaires techniques et financiers. C’est pour l’OIF l’une des conditions essentielles de sa coopération technique. Pour eux la balle est dans le camp de la Céni.
Dans sa lettre à la commission électorale, L’OIF rappelle que l’organisation ne pouvait réaliser cet audit qu’avec une démarche transparente et inclusive. En 2015, pour le précédent audit du fichier par l’OIF, la Commission électorale avait mis sur pied un comité de pilotage qui incluait à la fois les différentes forces politiques, majorité, opposition, société civile et partenaires techniques et financiers. « A l’époque, une partie de l’opposition avait refusé d’y participer, mais ces leaders ont depuis fait part de leur regret de ne pas s’être inscrit dans cette démarche », explique-t-on aujourd’hui du côté de l’OIF. Selon le calendrier électoral, la Céni n’a plus que jusqu’à lundi pour garantir cette participation inclusive. « Nous, on est prêt à déployer nos experts, prêt à faire un audit qualitatif et quantitatif du fichier, assorti de recommandations », explique encore un représentant de l’OIF.
Ce n’est pas le seul programme proposé à la RDC pour lequel la Francophonie attend une réponse. Au vu de la contestation par l’opposition et une partie de la société civile des décisions de la Cour constitutionnelle et des cours d’appel dans le cadre du processus électoral, l’OIF avait également proposé un programme de renforcement du contentieux électoral, à la fois sur le dépôt des candidatures et sur les élections elles-mêmes.