Le conseil régional des organisations non-gouvernementales de développement du Grand Kasaï (CRONG) a rendu public son rapport à mi-chemin dans le cadre du projet « promotion de la justice équitable en faveur des victimes de la violence dans le Kasaï « .
Le rapport de CRONG accuse l’armée d’avoir tué plus de 250 personnes en mars 2017 dans la commune de Nganza. “Des militaires sortis par le cimetière de cette commune ont tué dans la nuit du 28 mars 2017, 264 personnes”, dit le rapport. Il est axé sur l’aide légale, le monitoring des procès et les enquêtes liés aux événements de Kamuina Nsapu et parle d’un bilan causé par « une guerre asymétrique”. Concernant le volet monitoring des procès, le rapport révèle que 461 personnes sont détenues à la prison centrale de Kananga pour leur participation au mouvement Kamuina Nsapu et le nombre des personnes jugées est faible. “Douze personnes seulement ont déjà été jugées et condamnées, 44 détenus totalisent plus d’un an en prison sans jugement. Parmi les 44 personnes, 20 sont des malades mentaux prouvés par les examens médicaux”.
Le CRONG note également que les vrais auteurs des violences au Kasaï ne sont toujours pas jugés. « Les efforts des autorités judiciaires sont minces et on est loin de connaître la vérité de ce qui s’est passé au Kasaï. Ceux qui sont en détention sont des jeunes facilement manipulables. Vous avez des détraqués mentaux, des transporteurs des charges à vélos « Bayanda » mais où sont les vrais auteurs intellectuels de toutes ces violences », s’interroge l’organisation. Le Conseil régional des organisations non gouvernementales de développement du Grand Kasaï recommande « que le voile soit levé pour qu’on connaisse les vrais auteurs pour une justice et la réparation en faveur des victimes ».