La journaliste a été retrouvée « bien portante » dimanche par l’armée congolaise en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Cinq personnes tuées pendant l’opération
Une journaliste américaine enlevée par des miliciens Maï-Maï a été retrouvée « saine et sauve » dimanche par l’armée congolaise en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a déclaré à l’AFP Pacifique Keta, vice-gouverneur de la province de l’Ituri.
5 morts dans l’opération
« L’armée a retrouvé la journaliste américaine. Elle est bien portante, mais quatre de nos écogardes et un civil qui servait de pisteur ont trouvé la mort lors des accrochages. L’armée a tué aussi ces bandits, mais je ne sais combien de Maï-Maï Simba sont morts », a déclaré à l’AFP un responsable de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) sous couvert de l’anonymat.
Vendredi, onze gardes du parc de la RFO, la Réserve de faune à okapis, et la journaliste américaine avaient été portés disparus après une attaque des Maï-Maï Simba et l’armée avait été immédiatement mobilisée pour les retrouver. Les Maï-Maï sont des groupes « d’autodéfense » constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour lutter contre des combattants ougandais ou rwandais. Certains n’ont jamais désarmé.
15 okapis tués
La Réserve de faune à okapis abrite de nombreuses espèces endémiques et menacées, dont un sixième de la population existante d’okapis environ 5.000, sur les 30.000 vivant à l’état sauvage. L’okapi, appelé aussi girafe de fôret, est un mammifère qui ne vit que dans cette région de la RDC. La Réserve compte 101 espèces de mammifères identifiés et 376 espèces d’oiseaux répertoriées en plus des chutes sur l’Ituri et l’Epulu.
Divisée en deux zones, la première zone de 282.000 ha est « intégralement protégée » et « toute chasse est prohibée » alors qu’une deuxième de 950.000 ha, seule la chasse par des méthodes traditionnelles est autorisée. Le 24 juin 2012, les Maï-Maï Simba avaient été accusés d’avoir tué 15 okapis qui vivaient dans la réserve depuis 1987, un incident considéré comme « un crime grave ». La Réserve protège un cinquième de la forêt d’Ituri.
Violences intercommunautaires
Riche en or, l’Ituri a été le théâtre de violences intercommunautaires attisées par des milices pendant la deuxième guerre du Congo à laquelle a mis fin l’intervention militaire Artémis de soldats de l’Union européenne, essentiellement français. L’Est congolais, constellé de groupes armés nationaux et étrangers, est déchiré par plus de 20 ans de conflits armés, alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.