Ils sont sortis pour protester contre la hausse des coûts du transport en commun décidée début mai par le gouverneur de Kinshasa. Une revendication légitime selon le ministre de l’Enseignement supérieur, Steve Mbikayi, qui est allé à la rencontre des manifestants.
Trois établissements ont vu leurs étudiants défiler dans les rues de Kinshasa le 10 mai 2018. Il s’agit de : ISTA (Institut supérieur des Techniques appliquées), UNIKIN (Université de Kinshasa) et UPN (Université pédagogique nationale). C’est à l’Ista que tout a commencé hier matin. Cédric étudiant en troisième année a manifesté. « Avant pour arriver ici, je payais normalement 2000 francs. Maintenant, ça me coûte au moins 5000 francs, donc la situation est vraiment catastrophique. Le gouvernement doit faire quelque chose. On a du mal à étudier. Et maintenant là, il y a des troubles et des étudiants qui sont arrêtés juste parce qu’on voulait revendiquer nos droits ».
En République Démocratique du Congo, Les transports publics ne sont pas nombreux. Ce sont les transports privés qui aide tout le monde. Certes, les prix de la compagnie publique Transco eux n’ont pas augmenté. Mais pour cet étudiant qui a manifesté hier à l’UNIKIN, ça ne peut pas être une solution ; « dans les Transco, les gens tombent partout, vous êtes serrés, on coince les gens comme des poissons. On ne peut pas vivre dans ces conditions. Nous sommes quand mêmes des futures élites et des futures autorités, on doit nous respecter. »
La police nationale congolaise a eu recours aux gaz lacrymogènes pour stopper la marche des étudiants qui visait l’Hôtel de ville afin d’exiger des autorités la baisse du prix du transport en commun. Elle affirme avoir interpellé 14 personnes pendant la marche dispersée des étudiants, ce jeudi 10 mai 2018, contre la hausse des prix des transports en commun à Kinshasa. Parmi les personnes arrêtées, la police parle de huit présumés étudiants et “six fauteurs de troubles maîtrisés”.«Ils sont tous en train d’être verbalisés». Dans la matinée, Steve Mbikayi ministre de l’Enseignement supérieur, est allé à la rencontre des étudiants. Il juge leur revendication « légitime » et promet de plaider leur cause : « Ce n’est pas de ma compétence de prendre des décisions en matière de prix des transports, mais je vais prendre contact avec le gouverneur et je peux obtenir un prix préférentiel pour les étudiants, parce que je vais plaider en ce sens. Je pense qu’ils seront soulagés. »
Les enseignants de l’UNIKIN, en grève depuis trois semaines, ont prévu de se réunir en assemblée générale ce vendredi. Ils doivent étudier les propositions du gouvernement, et décider de reprendre ou non le travail. Le ministre Steve Mbikayi estime que cette grève a été suivie à 70% et se dit « inquiet » de la situation. Il envisage de prolonger l’année universitaire pour compenser.