L’administrateur du territoire d’Uvira dans le Sud-Kivu, Alexis Rachidy Kasangala plaide pour le déploiement des militaires à Bijombo, où au moins 90 civils ont été tués suite aux violences communautaires débutées en février 2017.
L’administrateur du territoire d’Uvira affirme que des pourparlers sont en cours avec l’armée afin de déployer deux bataillons dans la région. «Nous avons besoin des militaires pour aller éradiquer ces problèmes que nous avons là-bas. J’ai parlé avec le général il est à Kinshasa, il arrive et il m’a déjà dit qu’il vient avec une bonne proposition et la solution sera là dès qu’il arrive. Jusque-là on pense envoyer deux bataillons mais on attend que le général arrive pour qu’on fasse quelque chose», déclare Alexis Rachidy Kasangala.
«Ces communautés ont été en contact avec le secteur opérationnel. Nos éléments sont en train de calmer la situation pour le moment. Nous avons la situation en main, l’armée calme le jeu. Ce n’est pas la rébellion», avait également confié le Major Jean-Louis Tshimwanza, porte-parole militaire au Sud-Kivu. L’administrateur du territoire a qualifié «d’alarmante» la situation à Bijombo. Région difficile d’accès, les autorités sont en pourparlers avec la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC) pour faciliter le transport par hélicoptère. «Nous faisons des réunions avec la MONUSCO tous les jours pour voir comment elle peut nous aider à nous amener là-bas parce que pour y accéder il faut l’hélicoptère et c’est la MONUSCO qui en a», a-t-il précisé.
Les jeunes armés appartenant aux communautés locales s’affrontent depuis plus d’une année à Bijombo pour revendiquer la propriété des villages. La société civile parle d’une situation causée notamment par l’absence «totale» de l’Etat. «On veut d’abord éradiquer les groupes armés et après on pourrait installer l’autorité territoriale là-bas», a soutenu l’AT d’Uvira. Ces violences ont causé les déplacements d’au moins 76 000 personnes et des pertes matérielles énormes dont l’incendie des maisons.