La région du Kasaï est frappée par une “famine extrême”. Quelques habitants affirment que plusieurs villages des territoires de Mweka et Demba sont fortement concernés par cette famine.
André Claudel Lubaya note que cette situation frappe principalement les provinces du Kasaï et du Kasaï Central, et justifie cela notamment par le manque d’accès de la population aux zones économiques. Suite à l’insécurité et la militarisation de la région depuis les violences causées par le phénomène Kamuina Nsapu. Aujourd’hui les paysans ne peuvent plus aller aux champs. Les populations ont fui les villages. Certains sont partis en ville, d’autres dans les provinces voisines, d’autres encore sont allés en Angola. « Les zones économiques sont restées vides, par conséquent, il y a la famine. Il y a aussi l’arrêt du mouvement d’évacuation des vivres par la SNCC qui n’a plus des locomotives et qui n’a plus de carburant à mettre dans les wagons. La SNCC ne sait plus approvisionner les grands centres urbains notamment Kananga, Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu en vivres comme les maïs, le manioc », déclare André Claudel Lubaya.
Comme solution, il préconise notamment la démilitarisation de la région afin de faciliter la relance des activités socio-économiques. “ Nous comprenons que pour des raisons de sécurité, Kinshasa, Bandundu et Bas-Congo constituent une zone de défense du territoire. Mais nous ne comprenons pas et nous ne comprendrons pas pourquoi le Kasaï doit être érigé en zone opérationnelle où les militaires dictent leur loi et se livrent à toute sorte de tracasseries”, rajoute-t-il. Depuis les violences causées par le phénomène Kamwina Nsapu, de nombreuses familles ont fui les villages du Kasaï. Les déplacés retournés dans leurs milieux ne sont toujours pas réinsérées. Des centaines d’enfants et femmes vivent toujours dans “d’extrême famine”.