L’association mondiale des commissions électorales dont le siège est basée en Corée du Sud, a décidé de réagir. Le secrétaire général de cette association, Kim-Yong Hi, est aujourd’hui soupçonné d’avoir favorisé Miru et ses machines à voter.
Accusé de toute une série de malversations, pratiques commerciales abusives, entraves aux procédures de passation de marché et violations de la loi sur les subventions en Corée, le tout lié à l’acquisition par la commission électorale congolaise d’une machine à voter fabriquée par la société coréenne Miru. A-web et son avocat, affirme que les accusations contre son secrétaire général ne relèvent que d’erreurs administratives ou procédurales. L’association dément favoriser une entreprise en particulier. Elle dit par exemple avoir fait un appel d’offre ouvert pour acquérir en 2017 la machine à voter de Miru pour les îles Fidji.
Au Congo, la Ceni parle de débourser près de 158 millions pour 107 000 de ces machines, soit moins de 1 500 dollars par appareil, A-web dit avoir payé 200 000 euros pour 50 machines seulement, soit 5 000 dollars, l’appareil, ce prix inclut aussi les logiciels et les séances de formation, précise l’association. Même si sur les photos de l’association, les machines de Miru sont très présentes, A-web assure exposer différents types de machines lors de ses évènements et formations, pas seulement celles de l’entreprise coréenne. Elle va même jusqu’à affirmer que c’était le modèle des iles Fidji et non celui de la RDC. Les machines sont les que celle qui était exposé lors de son assemblée générale en Roumanie, en fin août 2017.
Il faut dire qu’officiellement, à l’époque, ni les institutions congolaises, ni la population n’étaient informés de l’intention de la CENI d’utiliser autre chose que les simples bulletins en papier. Et pourtant, sur les photos de l’événement, les bulletins de la CENI congolaise sont clairement identifiables. On y reconnait même l’expert électoral de l’OIF pour la RDC et membre de la commission malienne, le général Sangaré, qui se souvient d’avoir été si surpris de découvrir cette machine avec ces bulletins. Dans les jours qui ont suivi, la commission électorale congolaise a commencé à présenter ce qu’elle prétendait être une « invention congolaise » pour laquelle elle disait chercher jusqu’en janvier 2018 un fabricant.
De ce côté l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF) réfute tout lien avec A-web. Le général Sangaré, son expert, y était dans le cadre de ses autres fonctions. L’OIF assure que lors de sa dernière visite de haut niveau en RDC, en novembre 2017, sa délégation avait conseillé à la commission électorale congolaise de faire une étude de faisabilité et un test grandeur nature de la machine à voter avec tous les acteurs politiques avant de choisir une option. Proposition qui était à l’époque et es toujours aujourd’hui rejetée par les principaux leaders de l’opposition. L’entreprise Miru avait annoncé en février 2018 sur son site avoir signé un contrat avec la RDC pour une machine à écran tactile. Depuis la multiplication des critiques, notamment en provenance de Séoul, cette mention a disparu de son site.