RCA : trois journalistes primés par le CICR

Ces récompenses s’inscrivent dans le cadre d’un concours lié aux productions journalistiques, sur les violences sexuelles pendant les conflits.

 

Dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la Violence sexuelle en situation de conflit, célébrée le 19 juin de chaque année, trois journalistes ont été primés suite à un processus de concours lié aux productions journalistiques, mettant en lumière la question de violence sexuelle pendant les conflits.

Trois catégories ont été primée à savoir la production radio, la production télévision et la production presse écrite et web. Après le travail du jury indépendant mis en place pour cette circonstance, en ce qui concerne la Radio, la journaliste-reporter à Radio Ndeke Luka Alexia Félicia Ngbandi a remporté la catégorie radio.

La catégorie télévision a été remportée par Désiré Yangou et la catégorie presse écrite et web a été remportée par Merlin Lambert Simatagna-Zinga Boïbaye, journaliste en formation au département des sciences de l’information et de la communication (DSIC) de l’Université de Bangui.

Tous les lauréats ont présenté un reportage dans lequel les survivantes des violences sexuelles ont raconté leurs tristes histoires.

Ces prix ont été remis vendredi 18 juin en présence du Président du Haut Conseil de Communication, José Richard Pouambi.

La question de la violence sexuelle en temps de conflit reste une préoccupation en Centrafrique. « Pendant l’année 2020, les structures de santé de Kaga Bandoro, de Grévai et de Ouandago ont reçus et traités 720 cas de violence sexuelle – soit près de 2 cas par jour. Tragiquement, cela ne représente que la pointe de l’iceberg, car il s’agit uniquement des personnes qui ont pu accéder à ces structures de santé malgré l’insécurité dont souffre toute la Nana Gribizi », a indiqué le chef délégation CICR Bruce Biber.

Les conséquences néfastes de la violence sexuelle sont multiples et durables. Elles sont médicales, psychologiques, économiques, et sociales. L’impact va bien au-delà de l’individu pour toucher directement la famille et même la communauté entière.

La RCA a son foyer pour des victimes de violences sexuelles

La première « maison de l’espoir » est désormais ouverte à Bangui, capable d’accueillir pour la nuit des femmes en grande précarité ou ayant besoin de protection. 10 000 cas de violences de genre sont recensés chaque année et dans la capitale, Médecins sans frontières (MSF) a reçu chaque jour dix femmes victimes de violences sexuelles, en 2019.

À 19 ans, Bianca est assise sur un petit lit du dortoir de la maison de l’espérance. Elle va bientôt y être hébergée avec son enfant. « Je suis tombée enceinte. Quand j’ai accouché, mon mari m’a abandonnée comme ça, raconte la jeune femme. J’ai entendu parler de la « maison de l’espoir », et c’est pourquoi je suis venue ici. Cela m’a aidé à recommencer, je me suis lancée dans une activité de vente de bois et de manioc pour m’occuper de mes enfants. »

La « maison de l’espoir » propose une solution temporaire d’hébergement pour les femmes, mais aussi un soutien psychosocial. C’est ce qu’est venue chercher Gisèle.

« Quand je suis allée au marché vers 18 heures, un monsieur m’a agressée au retour, il a voulu me violer, mais j’ai crié et les gens ont commencé à venir et le monsieur a fui, raconte-t-elle, visiblement prostrée. Depuis, les hommes me font peur. J’attends que la « maison de l’espoir » m’aide à sortir ces choses de ma tête pour continuer ma vie. S’il n’y avait pas la maison de l’espoir, je ne sais pas ce que je pourrais faire. »

La structure est dédiée aux femmes seules, aux femmes victimes de diverses violences et menaces, notamment les femmes battues par leurs maris ou encore celles accusées de sorcellerie.