Cinq membres de l’ADF neutralisés à Beni

Cinq membres de la rébellion ougandaise Allied Democratic Forces (ADF) ont été neutralisés lors d’une opération conjointe de l’armée congolaise et ougandaise, lundi dernier, dans la cellule Toda du quartier Saio, à Beni, dans la province du Nord-Kivu .

L’affrontement a eu lieu en début de soirée, selon le porte-parole militaire de Beni, le capitaine Anthony Mualushayi, en réponse aux récentes tueries qui ont enduillé la région. L’armée ougandaise a participé activement à cette opération.

« Nous avons déployé des tactiques de sécurité à Toda, qui se sont révélées efficaces. Nos troupes, en collaboration avec l’armée ougandaise, ont neutralisé cinq terroristes dans la zone et capturé un autre, nommé Bahati Kasiwa, originaire du territoire de Masisi » , a déclaré le capitaine Mualushayi.

Cette riposte de l’armée a fait suite à l’attaque survenue vendredi dernier, au cours de laquelle quinze personnes ont été tuées dans la région. Les victimes, pour la plupart des agriculteurs travaillant dans leurs champs, ont été sauvagement décapitées à coups de machette. Cette attaque a été revendiquée par le groupe État islamique.

Départ imminent des Casques bleus chinois

Depuis leur arrivée en 2003, les Casques bleus chinois, acteurs majeurs de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), s’apprêtent à quitter le pays, marquant ainsi une étape significative dans le processus de désengagement entamé depuis janvier dernier. Ce contingent, essentiellement constitué d’ingénieurs civils, a joué un rôle crucial dans le renforcement des infrastructures, particulièrement dans la province du Sud-Kivu.

À travers la réalisation de plus de 580 projets d’ingénierie, la réparation de 1 800 kilomètres de routes, la réhabilitation de plus de 80 ponts et la construction de 20 héliports, les Casques bleus chinois ont grandement contribué à l’accomplissement du mandat de la MONUSCO dans la région, comme le souligne une note officielle de la Mission.

Dans une cérémonie d’hommage tenue au camp du contingent chinois d’ingénierie à Bukavu, Mme Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a exprimé sa gratitude envers la République populaire de Chine pour l’engagement, le professionnalisme et la discipline dont ont fait preuve les Casques bleus chinois, malgré les défis rencontrés.

Cependant, le départ des Casques bleus chinois ne signifie pas un retrait complet de l’ONU de la RDC. Il s’agit plutôt d’une reconfiguration de sa présence, avec un engagement continu à soutenir le peuple et le gouvernement congolais. La MONUSCO transfère progressivement ses responsabilités sécuritaires aux autorités congolaises, tout en assurant une transition en douceur avec les agences, fonds et programmes des Nations Unies qui poursuivront leur soutien conformément à leurs mandats respectifs.

En février dernier, la MONUSCO avait déjà officiellement remis sa base de Kamanyola, occupée par le contingent pakistanais depuis 19 ans, aux autorités congolaises, illustrant ainsi le processus graduel de transition et de désengagement de la Mission en RDC.

La MONUSCO appelle à la vigilance face à la menace croissante du M23

La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) a émis une alerte concernant la détérioration de la situation sécuritaire à proximité de Saké, située à environ vingt kilomètres de la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu.

Dans un communiqué diffusé ce lundi 8 avril, le système de gestion de la sécurité des Nations-Unies a signalé que le mouvement rebelle M23 intensifie sa présence autour de la ville et constitue une menace pour l’axe menant à Goma.

Selon le document, « La situation sécuritaire est devenue plus volatile avec l’approche du M23 dans le nord de Saké. La présence d’éléments armés repérés dans le parc des Virunga représente une menace pour l’axe Goma-Saké. De plus, la montée de la criminalité accroît l’exposition du personnel à divers risques sécuritaires et incidents. »

Face à cette menace croissante, la MONUSCO appelle son personnel à prendre des mesures particulières pour se prémunir contre d’éventuelles situations dangereuses. Des recommandations ont été émises, notamment l’approvisionnement en fournitures essentielles (eau, nourriture, médicaments, carburant, accès à internet, etc.), la réduction de la présence du personnel, l’évitement des déplacements non essentiels pendant les heures nocturnes ou de pointe, ainsi que la nécessité de quitter immédiatement les lieux en cas de confrontation ou de menace.

Il est important de souligner que Saké revêt une importance stratégique dans le conflit armé entre la République démocratique du Congo et le M23. Située à quelques kilomètres seulement de Goma, cette ville constitue le dernier bastion avant la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Malgré les efforts de l’armée congolaise, soutenue par les jeunes résistants Wazalendo, ainsi que la présence des casques bleus, y compris des soldats de la SADC, Saké reste une cible régulière des attaques, causant des pertes parmi la population civile. Le M23 est largement accusé d’être à l’origine de ces attaques.

En conclusion, la situation à Saké demeure instable et sujette à des fluctuations, nécessitant une vigilance constante et des mesures de sécurité renforcées de la part de toutes les parties concernées.

Réactions aux accusations de soutien à l’Alliance Fleuve Congo (AFC)

Suite aux récentes déclarations concernant leur implication présumée dans l’Alliance Fleuve Congo (AFC), plusieurs personnalités politiques congolaises ont réagi vigoureusement.

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Le député Claudel Lubaya a exprimé son indignation face aux allégations le citant comme soutien de l’AFC : « Ce n’est pas parce que je ne partage pas les points de vue du pouvoir en place que je serai tenté de prendre des raccourcis. » Il a rejeté catégoriquement ces accusations, affirmant rester engagé dans une opposition républicaine et non violente.

De son côté, Patient Sayiba Tambwe, ancien Directeur Général de l’Office de Gestion du Fret Multimodal (OGEFREM), a dénoncé une « comédie montée » par le bureau de renseignement militaire. Il a qualifié les déclarations de Eric Nkuba, conseiller politique et stratégique de l’AFC, comme une « vaste farce », soulignant qu’il ne connaissait pas ce dernier.

Ces réactions interviennent après l’arrestation d’Eric Nkuba Shebandu, alias Malembe, conseiller politique et stratégique de Corneille Nangaa, président de l’AFC. Dans sa déposition, Eric Nkuba a cité plusieurs personnalités politiques comme des contacts de l’AFC, dont Claudel Lubaya et Patient Sayiba.

Ces événements surviennent dans un contexte où le gouvernement congolais a révélé un plan du M23, soutenu par l’armée rwandaise, visant à étendre leur influence au-delà du Nord-Kivu, en collaboration avec l’AFC.

Arrestation d’un cadre de l’Alliance Fleuve Congo : révélations sur les soutiens politiques et militaires

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé l’arrestation d’Eric Nkuba, conseiller politique et stratégique de Corneille Nangaa de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), alliée des terroristes du M23. Nkuba a révélé des liens avec des personnalités politiques congolaises telles que Joseph Olengakoy, Bob Kabamba et Adam Chalwe, ainsi que des contacts militaires avec John Numbi et l’ex-président Joseph Kabila. Patient Sayiba, ancien directeur général de l’OGEFREM, aurait été localisé en Tanzanie.

Cette arrestation, fruit des services de renseignement des FARDC, devrait éclairer sur le fonctionnement et les soutiens de la rébellion dans l’est de la RDC. Les révélations corroborent les déclarations d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, accusant Kabila d’être à l’origine des troubles dans le Nord-Kivu et affirmant que ce dernier aurait sollicité un soutien pour déstabiliser la RDC. Kabuya demande que les autorités communiquent sur le départ discret de Kabila du pays.

RDC : réélection de Félix Tshisekedi, les attentes des Congolais

La sécurité, les routes, l’eau, l’électricité et les emplois sont entre autres problèmes que devra résoudre le président réélu Félix Tshisekedi.

 

Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Les Congolais attentent de ce nouveau mandat les réalisations dans plusieurs secteurs de la vie dont la restauration de la paix dans l’Est. Dans la partie Est du pays, en proie à l’activisme des groupes armés, la population invite le président de la République à améliorer la situation sociale et à pacifier l’Est de la RDC.

Dans la province du Nord-Kivu, la population attend le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans leurs milieux de vie pour la tenue des législatives nationales et provinciales voire des élections locales. Les territoires de Rutshuru, Masisi et une partie de Nyirangongo n’ont pas participé aux élections du 20 décembre courant à cause des problèmes sécuritaires.

La société civile de ces territoires souhaite que l’Etat mène des actions concrètes afin de mettre fin à la rébellion du M23.

La réhabilitation des routes, c’est la première doléance de la population du Grand-Katanga. A Bukama, dans le Haut-Lomami, par exemple, la population demande le chef de l’Etat réélu de prioriser les travaux de réhabilitation de la RN 1, reliant la ville de Lubumbashi à l’espace Kasai. Autres attentes dans cette partie du pays, l’amélioration des conditions de travail des creuseurs artisanaux. Les creuseurs voudraient des espaces propres à eux appelés « zone d’exploitation artisanale ».

Au Haut-Katanga, les Congolais souhaitent avoir des facilitations d’accès à l’eau, a l’électricité et aux soins médicaux appropries.
Pour ce second mandat du président de la République Félix Tshisekedi, la population de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental) attend en priorité la réfection de la Minière de Bakwanga.

D’autres habitants du Kasaï-Oriental appellent le chef de l’Etat à achever les chantiers entamés dont le Programme de développement local de 145 territoires, et le projet Tshilejelu.

RCA : le dialogue républicain se poursuit

Un dialogue pour ramener la paix et la sécurité, mais qui se déroule sans les groupes armés, ni les poids lourds de l’opposition qui ont choisi de boycotter la rencontre.

 

En République centrafricaine se poursuit actuellement le dialogue républicain, promis de longue date par le président Touadéra et censé mettre un terme à la crise qui secoue le pays depuis maintenant plusieurs décennies. Un dialogue pour ramener la paix et la sécurité, mais qui se déroule sans les groupes armés, dont les principaux leaders sont exilés au Tchad, ni les poids lourds de l’opposition qui ont choisi de boycotter la rencontre. Après la phase de travail en commission, les débats en plénière se sont ouverts jeudi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Parmi les recommandations de la commission « politique étrangère et coopération », dit son président Fleury Junior Pabandji, il y a celle de revoir les accords avec la France.

« La France a toujours été au chevet de la République centrafricaine, mais la plupart des participants ont pensé que depuis une décennie, la France a tourné le dos au peuple centrafricain. »

D’autres intervenants réclament des clarifications sur l’accord de défense avec Moscou : « Les soldats présents sont-ils réellement des instructeurs ? Sont-ils là pour former ou combattre ? » s’interroge l’un d’eux.

Dissoudre les milices présentes dans la capitale

Tous appellent à augmenter le budget de la défense : « Il faut payer les primes d’alimentation de nos soldats » lance une participante, « et dissoudre les milices notamment celle des “requins” qui sévissent dans la capitale » ajoute un autre.

Jean-Sosthène Dembé, président de la commission paix et sécurité : « À Bangui, on ne peut plus parler de milices puisque même au Kilomètre 5 les gens circulent. Je crois que certaines personnes reviennent par d’autres manières comme les braqueurs, les voleurs. C’est ce qui existe dans toutes les grandes villes du monde. »

Les débats se poursuivent ce vendredi sur le thème de la gouvernance. Certains participants craignent que les recommandations n’aboutissent à une révision de la Constitution.

Sécurité en RCA : le point de l’ONU

Dans une interview à la DW ce jeudi matin, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’Onu Jean-Pierre Lacroix estime que le processus de paix avance, mais insiste sur l’engagement de tous.

Une délégation conduite par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, séjourne depuis quelques jours à Bangui, en République centrafricaine. Au cours de son séjour, cette délégation a rencontré les autorités centrafricaines, la société civile, les partis politiques ainsi que les signataires de l’accord de paix signé à Khartoum en février 2019. L’ONU souhaite faire le point sur la situation sécuritaire.

Jean-Pierre Lacroix estime qu’il y a du mieux, mais qu’en dépit de ces améliorations, le climat sécuritaire dans le pays n’est pas au niveau où l’ONU le souhaiterait.

Des élections en décembre

Il est important de venir à ce moment précis, parce que les élections (législatives et présidentielle, le 27 décembre 2020, ndlr) en République centrafricaine se rapprochent et elles seront extrêmement importantes pour la République centrafricaine. Nous avons réitéré notre détermination à continuer à appuyer les efforts de sécurisation, notamment là où les groupes armés continuent, en violation de leurs engagements, des activités violentes, mais aussi des efforts de dialogue.

Les Nations unies ont déployé un contingent de Casques bleus en République centrafricaine pour aider les pays à un cycle de violences. Est-ce que vous êtes satisfait par le climat sécuritaire en ce moment dans le pays ?

Le climat sécuritaire s’est amélioré depuis la signature de l’accord de paix. Est-ce qu’il est au niveau où nous souhaiterions ? Non. Il y a encore des groupes armés qui violent leurs engagements et semblent garder en réserve l’option du recours à la violence.

Il y a eu des accrochages avec les rebelles 3R (« Retour, Réclamation et Réhabilitation », un groupe rebelle centrafricain). Est-ce qu’il ne serait pas judicieux que les Nations-Unies aident les autorités centrafricaines à engager des pourparlers afin de mettre un terme à ce climat de terreur ?

Il y a toujours une approche qui repose sur deux piliers : l’ouverture constante au dialogue et les efforts de dialogue en permanence. C’est d’ailleurs ce qui a été fait dans la région Nord-Ouest, avec un engagement extrêmement actif des partenaires, des garants de l’accord et donc des pays voisins qui ont un rôle extrêmement important à jouer. Dialogue d’un côté, ouverture permanente au dialogue, et de l’autre côté fermeté lorsque cela est nécessaire. Parce qu’on ne peut pas tolérer non plus qu’il y ait des recours à la violence. Chacun des protagonistes doit vraiment faire un effort, et notamment des forces politiques, pour rejeter les méthodes de division et faire prévaloir l’esprit de dialogue démocratique qui doit caractériser une consultation électorale.

Centrafrique : le FPRC appelle à la protection des civils à Birao

Le mouvement politico-militaire FPRC (Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique) demande le respect des engagements consignés dans l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) par les signataires.

Certains groupes signataires y compris le gouvernement – les garants (Union Africaine- CEEAC) et les facilitateurs (MINUSCA) en font à leur tête et fournissent plusieurs raisons liées au blocage de la mise en œuvre de l’APPR-RCA.

Le FPRC l’un des groupes armés influents semble faire de son mieux pour respecter ces engagements et a posé des actes tels que :

1) Le démantèlement des barrières illégales conformément à l’article 3.f de l’annexe de l’APPR-RCA ;

2) La libération des bâtiments publics telle que stipulée à l’article 5.i de l’APPR-RCA ;

3) La signature du Plan d’action entre le FPRC et les Nations Unies pour la lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants, les viols ou autres formes de violence sexuelle à l’égard d’enfants, les meurtres ou mutilations d’enfants, les attaques contre les écoles ou les hôpitaux et autres violences contre les enfants. Et ce, en considérant le rapport du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies du 24 Aout 2017 sur les enfants et les conflits armées, et conformément à l’APPR-RCA.

4) La cessation immédiate, complète et irrévocable des hostilités et toute forme de violence armée, comme disposée à l’article 5.b. de l’APPR-RCA et le point 1 de l’annexe de l’APPR-RCA.

5) Le respect de la légitimité des institutions de l’Etat, de l’ordre constitutionnel, l’intégrité territoriale et l’unicité de l’Etat centrafricain. En témoignent les visites sans heurts ni incidents du Président de la République, Chef de l’Etat, à Birao, dans la préfecture de la Vakaga, et à Ndélé, dans la Préfecture de Bamingui-Bangoran, zones sous contrôle du FPRC.

6) Des missions de sensibilisation et de mobilisation des combattants aux dispositifs et mécanismes de mise en œuvre de l’APPR-RCA.

7) Etablissement de la liste des combattants concernés par le DDR ; laquelle liste a été transmise au ministère de tutelle pour action et suivi.

Sept mois après la signature à Bangui de cet Accord Politique, la situation sécuritaire est toujours préoccupante. Et pour preuve, le député Martin Ziguélé, président du parti MLPC (Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain) suite à une tournée dans sa circonscription électorale a constaté que rien n’a changé sur le terrain après la signature de l’APPR-RCA. Le mouvement 3R de Siddiki qui règne en maitre dans le nord et nord–ouest du pays fait sa loi sans être inquiété.

Les récentes troubles à Birao, localité située à l’extrême-nord de la République Centrafricaine, sont les autres signes du non respect de l’Accord de Bangui par la MINUSCA et le MLCJ (Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice), l’un des signataires de l’Accord. La MINUSCA qui occupe cinq positions stratégiques dans la ville de Birao n’a rien fait pour protéger les civils lors des affrontements violents et meurtriers du 1er septembre 2019.

Les assaillants venus du Soudan appelés à la rescousse par le MLCJ ont mis à sac la ville de Birao sous le regard impuissant des casques bleus de la MINUSCA. Pourquoi un tel embrasement sans qu’il n’y ait une intervention rapide de ces casques bleus pour éviter le pire ? Maisons brulées, boutiques pillées et incendiées, plusieurs morts, femmes violées et le déplacement interne des populations vers la base de la MINUSCA, le secteur élevage et l’aérodrome.

Dans une conférence de presse tenue mardi 17 septembre 2019 à Bangui, le Porte parole du FPRC, Aboubakar Ali Siddick, a présenté les actions de son mouvement quant à la mise en œuvre de l’APPR-RCA. Ensuite, il s’est expliqué sur les évènements du 1er septembre et du 14 septembre 2019 à Birao. Sans avoir froid aux yeux, Aboubakar Ali Siddick, s’est indigné du comportement des soldats onusiens qui ont agit tardivement pour apporter un secours aux populations. Il a aussi déploré les conditions dogmatiques et non pragmatiques imposées par les garants et le gouvernement. En d’autres termes, le FPRC voudrait dire que les garants et le gouvernement ne respectent pas leurs engagements – Ils ont les mains liées et n’agissent que par des conditions dogmatiques.

Pour le FPRC, ce qui s’est passé à Birao a été bien planifié depuis longtemps car la communauté Kara –autochtone de Birao – ne veut pas de la présence sur leur terre des ethnies rounga, haoussa, borno et sara. Et portant, ces communautés ont toujours vécues ensemble depuis des années à Birao – pourquoi un tel revirement, s’interroge le FPRC. Le FPRC est présent à Birao depuis juillet 2014. Aucun incident majeur ne s’est produit. Comment expliquer que cela se produise aujourd’hui ?

« L’heure n’est plus à la guerre et à la division mais à la culture de la Paix », a déclaré le Porte-parole du FPRC. Dans un communique de presse publié le 11 septembre 2019, le bureau politique du FPRC demande une enquête nationale et internationale soit diligentée a Birao afin que les responsabilités soient établies et sanctionnées en vertu du droit international humanitaire.

L’attaque du 1er septembre 2019 intervient après celle d’Am-Dafock, le 14 juillet 2019.

Le FPRC rappelle que la situation à Birao présente des enjeux politiques, économiques et sécuritaires. C’est le résultat de l’absence de l’Etat dans la zone. Il faut donc envisager des solutions qui répondent aux problèmes de déchirement du tissu social conséquent à l’épuration ethnique, destructions du MLCJ. Toutes les ethnies ont été touchées.

La responsabilité de la MINUSCA doit également être dégagée. Sa défaillance dans la protection des populations civiles et des habitations et des biens pris pour cibles par la coalition est avérée.

Le MLCJ dans une communiqué de presse publié le 12 septembre 2019 – rejette en bloc les accusations du FPRC et est favorable et prêt à toutes enquêtes tant nationales qu’internationales sur les événements de Birao survenus les 1er et 2 septembre 2019. Le MLCJ demande au FPRC de cesser avec les violences et les menaces sur Birao et à la MINUSCA de prendre entièrement ses responsabilités.

La situation humanitaire est préoccupante à Birao, le PAM (Programme Alimentaire Mondial) vient d’acheminer une aide en vivre à Birao pour distribution aux déplacés internes.

Et pour conclure, Des blocages dans la mise en œuvre de l’APPR-RCA se situent également au niveau des partenaires de l’APPR-RCA qui imposent des conditions improbables et inadaptées à la réalité centrafricaine. Les partenaires de l’APPR-RCA, à travers leurs conditions, créent des blocages sérieux

pour la mise en œuvre de l’APPR-RCA. En aucun cas les USMS (Unités Spéciales Mixtes de Sécurité) n’ont été conditionnées par le grand-DDRR. La lecture des partenaires est erronée et leurs conditions sont plus dogmatiques que pragmatiques. Cela pose la question de bonne foi des partenaires qui se cachent derrière ces conditions pour retarder la mise en œuvre de l’APPR-RCA et maintenir le pays dans le statu quo. Les articles 23 et 26 de l’APPR-RCA devraient être appliqués sans tergiversation dogmatique.

Les populations de Birao en particulier et celles de la Vakaga en général n’aspirent qu’à la paix et le vivre-ensemble pour le développement socio-économique de leur région.

Russie/Centrafrique : les fruits de la coopération

Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’une coopération militaire en matière de sécurité et de renforcement de capacité des hommes de rang, de l’économie et de la politique sociale.

La Fédération de la Russie s’inscrit désormais dans une logique de partenariat rassurant avec les pays africains notamment la République Centrafricaine, le Soudan, la RDC, le Zimbabwe etc. Cette présence vise à faire développer le Continent à travers plusieurs techniques innovatrices.

En République Centrafricaine, les autorités politiques sont dans cette dynamique avec la Fédération de la Russie. Et malgré l’embargo qui pèse sur les armes en destination de la République Centrafricaine, la Russie a pu obtenir le feu vert du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et a doté la RCA avec des armes de guerre. Elle s’est également engagée dans la formation de l’armée nationale et en peu de temps le record est élevée; plus de 200 hommes formés.

Dans le cadre social et culturel, ces partenaires ont appuyé le processus de paix jusqu’à la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés; aussi bien que l’organisation des matchs de football et l’appui dans plusieurs  domaines sportifs et autres…

Centrafrique : l’an trois de Touadera, sous fond de signature d’un accord de paix

Samedi 30 mars 2019, le président Faustin Archange Touadera célébrait sa troisième année à la tête de la Centrafrique.

Une célébration qui arrive dans un contexte où l’armée nationale, reprend le territoire jadis occupé par des bandes armées qui avaient neutralisé le pouvoir de l’armée. Le Chef de l’Etat était arrivé à la présidence par une élection et suite à une longue transition avec comme conséquence la dislocation de l’armée nationale et l’insécurité généralisée sur l’ensemble du pays.

Dans son discours y relatif ce 30 mars 2019, Faustin Archange Touadera a cité les trois réalisations phares qui ont été faites en ces trois ans. Notamment, la sécurité, la restauration de la paix et la relance économique. La question de la sécurité restaurée dans plusieurs villes, installe un climat de confiance entre le gouvernement et le peuple. L’on se souvient que les centrafricains, se sentaient abandonné entre les mains des bandes armés au lendemain de la prise de pouvoir de Touadera, en ce moment, la France retirait ses soldats de l’Opération Sangaris et les forces onusiennes décriées pour leurs complicités avec les groupes armés.

Il y a encore quelques années, l’armée centrafricaine était disloquée, mal organisée et non équipée face aux rebelles armés et les forces onusiennes « passives ». Aujourd’hui, la Centrafrique a une armée formée par l’Eutem-RCA et formée à  nouveau par des instructeurs russes sur le maniement d’armes. Plus de 5 000 FACA sont aujourd’hui formées. Avec l’appui logistique de plusieurs partenaires et grâce à  la dotation en arme par la Fédération de la Russie, au moins 1.300 éléments des FACA sont redéployés aux côtés des forces de la police et de la gendarmerie dans 11 localités du pays.

Le président de la République vient d’annoncer la livraison d’armes russes pour 1.500 soldats centrafricains. Le pays attendait un reliquat de 4.000 armes que la Russie a offert à  la Centrafrique après la validation du Conseil de sécurité de l’ONU pour aider ce pays à  restaurer la sécurité dans le pays.

Pour restaurer la sécurité sur l’ensemble du territoire, un programme pilote du désarmement des rebelles a été mené avec succès avant le lancement du grand programme du désarmement. La perspective actuelle est d’atteindre toutes les régions, surtout avec la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les 14 groupes armés.

« Mon ambition est d’user de toutes les stratégies possibles pour faire de la RCA un pays sans armes et qui se tourne résolument vers son développement », a déclaré le chef de l’Etat à  l’occasion de son l’an 3 à  la magistrature suprême.

Pour la reconstruction de cette armée, quatre zones de défense militaire, un bataillon parachutiste et des forces spéciales ont été créés. La Loi quinquennale de programmation militaire 2019-2023 permettra aux FACA d’être dotées de moyens nécessaires pour leur restructuration. 1 023 jeunes sont en recrutement dans l’armée et 232 ex-combattants ont été incorporés.

Au cours de cette troisième année, un accent particulier a été mis sur la réhabilitation des infrastructures militaires. Un financement de plus d’un milliard, a été approuvé en vue de la réhabilitation de la garnison de Bouar, d’autres camps militaires ainsi que la construction des amerries.