Hommage à Mufwankolo : Inauguration d’un Monument à Lubumbashi

Lundi à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga au Sud de la République démocratique du Congo, a eu lieu l’inauguration d’un monument dédié à l’icône du théâtre populaire du Katanga, Odilon Kyembe Kaswila, également connu sous le nom de « Mufwankolo », décédé le 17 février 2021 après plus de 40 ans de carrière. Sous les auspices du gouverneur Jacques Kyabula, le ruban du monument a été coupé, marquant ainsi l’ouverture de cet espace au public.

Odilon Kyembe Kaswili, mieux connu sous le nom de Mufwankolo wa Lesa, a laissé un héritage indélébile dans le paysage culturel congolais. À travers ses œuvres dramaturgiques, il a su éduquer et divertir non seulement la population congolaise dans son ensemble, mais également celle de Lubumbashi en particulier.

Retour sur l’histoire de cette icône du Théâtre Congolais :

Odilon Kyembe Kaswili, également connu sous le nom de Mufwankolo wa Lesa, est décédé à l’âge de près de 91 ans à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, le mercredi 17 février. Pionnier du théâtre en RDC, il a transcendé les générations avec son art et a joué un rôle crucial en tant que moralisateur de la société.

Kasong Mbaz Amatshik, alias Maisha, acteur et administrateur de son groupe, témoigne de l’impact de Mufwankolo sur la scène théâtrale : « Mufwankolo est l’un des premiers Congolais à se lancer dans le théâtre dans les années 1955, alors que le pays était sous colonisation. Il a été le premier Congolais à effectuer une tournée en Europe avant l’indépendance du Congo en 1957 et 1959. Mufwankolo est l’auteur de plusieurs œuvres théâtrales. De nos jours, le théâtre de Mufwankolo est étudié dans différentes universités en Europe, considéré comme un genre littéraire sur le plan théâtral. Des stagiaires viennent même d’Europe pour étudier Mufwankolo, provenant de différentes universités notamment de la France, de la Belgique, de l’Allemagne, ainsi que des États-Unis et du Canada. De plus, Mufwankolo a été le premier à introduire le théâtre radiophonique au niveau national dans les années 1961 et 1962. »

 

 

Projet de musée Lutumba : Une Ode à l’héritage de la Rumba Congolaise

La Fondation Lutumba a récemment plaidé en faveur de la création d’un musée au domicile de feu Lutumba Simaro, légendaire guitariste, chanteur et auteur-compositeur. Situé sur l’avenue Isangi dans la commune de Lingwala, au nord de la ville de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, ce musée ambitionne de préserver l’héritage culturel de cet artiste emblématique, selon des sources familiales.

La démarche de la Fondation Lutumba repose sur le désir ardent de sauvegarder les traces laissées par le défunt dans l’histoire de la Rumba congolaise. Parmi les pièces précieuses qui seront exposées dans ce musée figurent la guitare de Lutumba, ses tenues de scène, ses manuscrits de chansons, ses mémoires, et bien d’autres souvenirs. De plus, ce musée se voit confier la mission essentielle de mettre en place des moyens de protection pour les chansons de Lutumba, contribuant ainsi à la pérennisation du rythme de la Rumba Odemba.

Salomon Lutumba, fils biologique de feu Lutumba, a exprimé sa gratitude envers le gouvernement congolais pour la reconnaissance et les hommages rendus à son père défunt.

Exposition à l’académie des beaux-arts de Kinshasa : Regards artistiques sur le secteur minier en RDC

Trois artistes peintres, Catheris Mondombo, Idris Kitota et Gloire Isuba, présentent une série de tableaux intitulée “Kolwezi, un jour, un rêve” à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, du 18 avril au 9 mai. Le vernissage aura lieu le premier jour de l’exposition à 18 heures dans la troisième salle d’exposition, anciennement appelée Musée de l’Académie des Beaux-Arts.

Cette initiative artistique explore le thème minier, rarement détaillé dans les tableaux de peinture. Les artistes utilisent leur art pour exprimer les troubles profonds causés par les défis du secteur minier en République démocratique du Congo. Leur travail invite à réfléchir sur la nécessité d’un redressement, d’une réindustrialisation et d’une meilleure redistribution des richesses.

La série aborde notamment la question du travail des enfants dans les mines et la redistribution des ressources dans les différentes classes sociales du pays. Pour Gloire Isuba, l’un des artistes, la série Kolwezi est une réflexion sur la situation minière en RDC et sur l’importance de l’industrialisation des ressources minières pour le développement du pays.

Les artistes, à travers leurs œuvres, nous invitent à contempler la valeur de l’humain pervertie par d’autres humains. L’exposition est gratuite et ouverte du lundi au samedi, de 8h à 16h, dans la troisième salle d’exposition de l’Académie des Beaux-Arts.

Portraits des artistes congolais contemporains

Catheris Mondombo, né à Kinshasa en 1992, utilise des bâches récupérées comme support pour ses peintures. Ces bâches, marquées par l’usage passé en tant qu’affiches publicitaires, semblent raconter l’histoire d’un quotidien tourmenté. Son art n’est pas narratif mais invite à réfléchir sur des thèmes tels que la colonisation et la restitution probable d’objets.

Idris Kitota, né en 2001, a commencé ses études à l’Institut des Beaux-Arts de Lubumbashi avant de s’installer à Kinshasa. Il perpétue en quelque sorte l’héritage de l’école fondée par Laurent Moonens en 1951 et, avant lui, des enseignements de Pierre Romain Desfossés, dont les élèves ont enseigné à l’Académie des Beaux-Arts et Métiers d’Art de l’ancienne Élisabethville.

Les toiles de Gloire Isuba, né en 1993 à Kinshasa, présentent des personnages qui semblent flotter dans un décor insaisissable. Ses peintures représentent des enfants portant d’immenses bottes, évoquant peut-être les enfants soldats qui sont entrés dans l’est de la RDC avec Kabila-père au milieu des années 90. Cette scène superpose deux couches de misère : le monde minier dans son immobilité horizontale et une humanité déchue.

Exposition Mama Africa : Célébration artistique de la femme au centre culturel Andrée Blouin

Au cœur de ses initiatives visant à célébrer la femme à travers des expressions culturelles chaque mois de mars, le Centre Culturel Andrée Blouin a maintenu cette tradition vivante cette année. Outre les discussions et projections de films habituelles, cet espace, situé à Kintambo Magasin, a marqué cette période avec une innovation remarquable : une exposition baptisée « Mama Africa ». Dévoilant une sélection d’une dizaine d’œuvres d’art le 30 mars dernier, cette exposition se poursuit jusqu’au 6 avril.

S’inscrivant dans une démarche visant à promouvoir l’éducation populaire à travers l’art et la culture, le Centre Andrée Blouin a collaboré avec l’Atelier Monzari pour sélectionner des artistes plasticiens et présenter des œuvres évoquant la femme. Cette exposition marque la première incursion dans le domaine des arts plastiques pour le Centre, suscitant ainsi des réflexions sur l’intégration de telles activités dans son programme régulier.

« Nous avons été inspirés par cette expérience. Nous avons constaté la présence de nombreux artistes talentueux qui aspirent parfois simplement à exposer leur art. En tant qu’espace d’accompagnement, nous pensons qu’il est possible d’offrir aux artistes un lieu où ils peuvent exposer et créer », souligne Laeticia Dipa, volontaire au Centre Andrée Blouin.

Le jour du vernissage, plus de 150 personnes ont afflué pour admirer les créations des 11 artistes exposants. Talent et diversité caractérisent les œuvres, réalisées au crayon, au bambou, avec des matériaux plastiques ou à l’aide de pinceaux, toutes mettant en lumière la figure de la femme. Notons cependant que seules deux femmes figurent parmi les exposantes.

Abigael Furaha est l’une d’entre elles. Encore au début de sa carrière, avec moins de dix expositions à son actif, elle se distingue par son style de dessin hyperréaliste, minutieusement exécuté au crayon. Pour cette étape cruciale de sa carrière, elle a choisi de représenter deux femmes radieuses, l’une accompagnée d’un papillon, l’autre d’une fleur, symbolisant respectivement les étapes de la vie humaine et la sensibilité féminine.

« À travers mes œuvres, mon objectif était de sensibiliser à la puissance de la femme. Elle est le porteur de vie, et non l’inverse. Elle doit s’efforcer de diffuser la vie autour d’elle en permanence », explique Abigael Furaha.

Cette artiste fait également partie de l’Atelier Monzari, qui a supervisé l’organisation de l’exposition. Chrisnoss, un autre exposant, est également affilié à cet atelier dirigé par l’artiste Richard Monsembola, lequel prévoit une série d’expositions tout au long de l’année 2024.

« Nous préparons une série d’expositions pour cette année. Nous aspirons à mettre en valeur nos talents et à offrir le meilleur de nous-mêmes au monde. Si jusqu’à présent, notre atelier se limitait à encadrer de jeunes artistes et à réaliser des portraits, nous prenons désormais conscience de notre potentiel que nous comptons exploiter pleinement », déclare-t-il.

Quant à l’exposition « Mama Africa », elle prend fin le 6 avril et demeure ouverte au public dans la salle Lumumba du Centre Culturel Andrée Blouin, situé à Kinshasa, dans la commune de Ngaliema, au numéro 9 de l’avenue Kwango, dans le quartier Joli Parc.